Partir

Ma relation avec le Japon était manifestement devenue une histoire d’amour à sens unique. N’étant pas masochiste, j’ai fini par m’en détourner.

Pendant la décennie qui a suivi, les boulots se sont succédés, qu’ils s’agissent de simples jobs alimentaires ou d’emplois nécessitant un minimum de qualifications.

J’ai fait des choses bien différentes qui ont toutes représenté une expérience constructive et m’ont permis de grandir et d’évoluer mais aussi de gagner en assurance et en confiance en moi, deux choses qui me faisaient particulièrement défaut quand j’étais plus jeune.

Le Japon restait toujours dans un coin de tête, je n’arrivais pas à refermer la parenthèse pour de bon et l’idée de repartir pour un séjour de longue durée continuait à me travailler mais il y avait toujours une forme d’engagement, professionnel ou amoureux, pour m’empêcher de sauter le pas.

C’est une succession d’événements début 2017 qui a abouti à ma décision : c’était maintenant ou jamais, l’âge limite pour l’obtention d’un visa vacances-travail se rapprochait inexorablement et je savais que si je ne me lançais pas, je le regretterai sans doute toute ma vie. Cette idée me tenait depuis trop longtemps pour qu’il s’agisse d’une lubie passagère. J’étais célibataire et sans enfant, je vivais depuis sept ans à Paris dans une petite chambre de bonne au huitième étage sans ascenseur et même si j’aimais beaucoup mon travail, je savais que l’absence de perspective d’évolution finirait par me lasser.
Les conditions étaient optimales.

Il n’y avait plus qu’à.

J’ai renouvelé mon passeport, j’ai demandé – et obtenu – un visa d’un an auprès de l’ambassade, j’ai planifié mon séjour dans les grandes lignes, j’ai bachoté mon japonais, j’ai mis un maximum d’argent de côté, j’ai démissionné, j’ai déménagé et suis retournée vivre chez ma mère en attendant le départ.

Le seul accroc dans ce plan parfait a été de rencontrer quelqu’un et d’en tomber amoureuse. Et que ce soit réciproque. Décidément, ça semblait trop facile.
J’étais coincée mais renoncer à mon projet une fois de plus aurait équivalu à semer des graines d’amertume qui n’auraient pas manqué de porter plus tard leurs fruits, même en admettant que tout se passe bien. Je suis persuadée qu’on ne construit rien de bon sur un renoncement. Je ne sais pas comment les choses évolueront entre nous, mais ce dont je suis sûre maintenant, c’est que j’ai la chance d’être tombée sur une personne compréhensive qui me soutient dans ce projet à son désavantage et pour cela je lui serai toujours reconnaissante.

J’ai aussi la chance d’être entourée, soutenue et encouragée par ma famille, mes amis et mes anciens collègues qui chacun à leur manière, m’ont conforté dans ma décision et dans le bien-fondé de cette entreprise et m’ont aidée à trouver le courage qu’il fallait pour se lancer ! Un grand merci à vous.

Le but de ce voyage est triple :

  • Me remettre à niveau en japonais et essayer de me constituer un réseau qui pourrait m’aider à trouver un emploi en rapport avec le Japon une fois de retour en France. Il y a dix ans, j’avais hautement sous-estimé l’importance du carnet d’adresses et du piston et j’ai bien l’intention de rectifier le tir.
  • Sillonner le pays pour visiter d’autres régions pour un peu plus longtemps qu’un week-end et découvrir le Japon rural. J’avais eu la chance de pouvoir faire pas mal d’escapades lors de ma première année sur place mais je n’ai jamais quitté le Honshû – l’île principale.
  • Sortir de ma zone de confort et prendre du recul pour réfléchir à un tas de choses. Je suis quelqu’un d’assez routinier, les habitudes ont tendance à me rassurer. Malgré tout, sans être malheureuse, ce que je ressens à propos de mon quotidien est un sentiment de « peut mieux faire ». Je n’arrive pas forcément à mettre de mots sur les questions que je me pose, mais en partant seule à l’étranger et avec le strict nécessaire, je sais d’ores et déjà que je trouverai des réponses au fil du voyage.

J’ai hâte de commencer cette aventure et vous souhaite une bonne lecture et un bon voyage à mes côtés – ou bien une bonne continuation si la longueur de mes articles vous a découragé de poursuivre. 😀

 

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